Rencontres territoriales du Sport, compte-rendu

Les 14 et 15 septembre derniers, le Conseil départemental a invité ses principaux partenaires sportifs à Epinal et à Vittel pour échanger sur la consultation « Le sport dans les Vosges ». Une quarantaine de participants ont répondu présent à ces deux réunions. Introduite par Luc GERECKE, Vice-Président du Conseil départemental, en charge de la Culture, du Sport, des Associations de la Communication et des usages numériques, la réunion a permis un retour puis un échange sur la consultation « Le sport dans les Vosges » réalisée cet été en collaboration avec le Comité Départemental Olympique et Sportif (CDOS) auprès du mouvement sportif vosgien. Les échanges ont été nombreux et constructifs. Ils ont confirmé un véritable besoin de travailler plus en réseau et fait émerger des interrogations ou des thématiques qui pourront nourrir de futurs échanges ou rencontres à l’avenir pour continuer à construire le sport vosgien ensemble.

Retour sur la consultation de sortie de confinement
« le sport dans les Vosges »

Rappel du contexte en juin :

Crise sanitaire COVID-19 / sortie de 2 mois de confinement.
Arrêt des entraînements.
Annulation de l’ensemble des manifestations sportives, quelle que soit leur taille.

Consultation du mouvement sportif :

1200 destinataires de la consultation : clubs et comités sportifs, athlètes, partenaires sportifs.
32 contributions.
3 axes de contribution : forces/faiblesses/opportunités.

Résultats de la consultation
Deux tendances que l’on retrouve dans les trois axes :
La nature et le cadre naturel des Vosges :

• FORCE : qualité et diversité des espaces naturels.
• FAIBLESSE : question de la préservation, du partage, de la réglementation.
• OPPORTUNITE : potentiel et attractivité du terrain de jeu.

Le bénévolat :

• FORCE : capacités d’organisation, vitalité des associations, lien social.
• FAIBLESSE : essoufflement, manque de valorisation.
• OPPORTUNITE : fidélisation, professionnalisation/formation.

Le contexte à l’heure actuelle

• Incertitude persistante sur l’évolution de la pandémie.
• Doute sur la capacité/volonté des licenciés à reprendre le chemin des clubs.
• Reprise très aléatoire des manifestations sportives.

Des menaces

• Une baisse importante des recettes des clubs (6800 € de perte moyenne de trésorerie pour les clubs amateurs selon une étude nationale de « La Centrale du Sport »).
• Un risque de perte des liens sociaux.
• Une accélération du développement des pratiques autonomes non encadrées.
• Une crainte d’organiser.

Des opportunités

• La (re)mise en avant des vertus du sport (santé, lien social, bien-être).
• Une accélération de la mise en loisir du sport.
• La création ou le développement de nouvelles formes de solidarité et chaines d’entraide locale.
• Un soutien réaffirmé de la plupart des collectivités locales.

Restitution des échanges autour de questions concrètes et immédiates

Question 1
Comment continuer à organiser des manifestations sportives ?
Faut-il repenser la manière de le faire ?

Constats / Propositions / Pistes de réflexions

Harmonisation de l’accès aux équipements et harmonisation des protocoles de reprise (vestiaires, effectifs…), pour toutes les fédérations.

Mise en place d’un guichet unique pour les déclarations de manifestations sur la voie publique géré avec des sportifs et pas uniquement par l’administration de la Préfecture.

Nouvelle gestion des risques financiers sur l’organisation de manifestations sportives pour faire face au risque d’annulation qui est nouveau : principe de prudence et nécessité d’anticiper au maximum.

Difficulté de gestion des calendriers sportifs et nécessité de refondre des championnats pour « anticiper » les perturbations éventuelles, voire les interruptions temporaires ou définitives.

Mutualisation et mise en lien avec les acteurs économiques sportifs pour faciliter les liens entre les organisateurs et les différents acteurs éco (matériel, chrono, speaker…).

Nécessité d’une mise en réseau avec échanges sur les bonnes pratiques entre organisateurs pour s’inspirer des pratiques en place et expériences (plateforme d’échanges) et être moins seul face à certaines problématiques.
Inquiétudes et interrogations partagées des organisateurs au sujet de leur responsabilité éventuelle en cas de contamination par la COVID-19.

Question 2
Comment les associations sportives peuvent-elles fédérer autour de leur projet associatif leurs adhérents et le tissu local ? Faut-il trouver de nouvelles formes de mobilisation et d’engagement ?

Constats / Propositions / Pistes de réflexions

Inquiétude sur l’impossibilité d’organiser des moments de convivialité, fédérateurs, vecteurs de lien et source de recettes (buvettes, restauration, verre de l’amitié).

Accompagnement des bénévoles et des clubs pour s’adapter aux évolutions de la société (Comment bâtir un projet associatif pour fédérer et non en faire un pour en faire un).

Questionnement sur l’engagement : le mouvement sportif risque de s’essouffler car l’encadrement et les jurys sont constitués majoritairement de personnes de plus de 60 ans considérées à risque.
Besoin d’anticiper et d’accompagner la sortie et le renouvellement des +60 ans de l’encadrement.

Espoir d’un retour vers les clubs car besoin de liens et de contacts (les jeunes sont rassurés par « l’esprit club »).

Orientation vers des actions de proximité, inclusion, sport santé.

Nécessité de redonner confiance et de rassurer dans le projet associatif pour faire revenir et/ou faire rester les adhérents au risque d’un développement de la pratique autonome.

Implication des comités départementaux qui ont un rôle fédérateur.

Rôle des réseaux sociaux : besoin de diversifier les outils d’animation pour garder et/ou développer le lien de manière différente (ex. challenge collectif).

Formation et accompagnement des bénévoles pour faire face à la situation sanitaire actuelle et à d’autres problèmes (harcèlement, etc…).

Valorisation de l’engagement (Statut du bénévole – Fiche de poste – Prise en compte dans le Compte Personnel de Formation – Aménagements fiscaux – Formation à la gestion associative et à la gestion des risques).

Communication sur la confiance pour rassurer.

Question 3
Comment identifier et fédérer les pratiquants autonomes autour des projets associatifs des clubs ?

Constats / Propositions / Pistes de réflexions

Crainte d’une fuite des adhérents vers les pratiques libres :

• Pour être plus tranquilles face au protocole COVID dans les clubs.
• Parce que certains ont réussi à faire du sport seul pendant le confinement, ils se disent qu’ils n’ont pas besoin de payer pour aller dans un club.

Création d’une adhésion départementale pour identifier et fédérer les pratiquants qui ne sont pas adhérents à un club et notamment les jeunes (Comment ? Par qui ?).

De nouvelles modalités d’accueil dans les clubs :

• Pour changer l’image de « l’esprit club » synonyme pour certains de contraintes et d’obligations.
• Pour gérer les demandes de licences par rapport au nombre de places limitées à cause du COVID.
• Pour rassurer les adhérents (et notamment les parents) qui craignent de renouveler leurs inscriptions dans ce contexte de crise sanitaire.
• Pour satisfaire les jeunes qui cherchent de plus en plus des activités à la carte et ne veulent plus rentrer dans un règlement.

Favoriser le développement de multi-licences qui pourrait être un nouvel outil pour favoriser les liens entre les clubs et pour mutualiser les ressources humaines et les équipements sportifs.

De nouvelles pratiques à intégrer :

• sport inclusif, sport santé, sport au service de l’inclusion sociale, actions de proximité dans les quartiers, …
• e-sport : le digital, une opportunité pour redonner du souffle au mouvement sportif ?

Besoin de communiquer sur le sport santé et le rôle des clubs (mutualisation de professionnels ex. nutritionniste).

Plus d’implication des entreprises dans le sport :

• Identifier de nouveaux pratiquants.
• Favoriser de nouvelles coopérations pour les clubs et susciter la prise de licences.